dimanche 5 juillet 2015

Noyade, congélation, scie tronçonneuse et dénument pédestre (aka SHoeless D.C.)

Un petit email envoyé à mes parents, je qui crois parle de lui-même. Vous avez le droit de rire, avec compassion :p Oui, oui, tout est vraiment arrivé !


Washington D.C., dans la bibliothèque universitaire de Georgetown, le 20 mai 2015

Cher Papa, chère Maman,

Hier soir, je suis bien arrivée de New York City à Washington D.C. en bus. Ariane est venue me chercher en bus et alors que nous arrivions à Georgetown, nous avons été rattrappées par une pluie torrentielle.  L'une de mes tongs s'est cassée et j'ai donc dû marcher pieds nus pendant dix minutes, dans ce qui ressemblait plus à un pédiluve qu'à un trottoir, tout en tirant ma valise de 25 kilos vers le haut de la colline sur laquelle se situe l'université. Grosse ambiance. Nous n'aurions pas été plus mouillées en plongeant tout habillées dans une piscine. J'ai dû faire un détour, gravir des escaliers et rentrer dans le dortoir d'Ariane par une petite porte de derrière pour passer sous le nez du gardien de nuit, car elle n'avait pas  plus droit d'accueillir des invités… mais nous sommes finalement arrivées.

 On s'est déshabillées, pris une douche chaude car s'il faisait très chaud dehors, avec la super clim américaine, les cheveux trempés devenaient tout de suite moins agréables,  et j'ai voulu ouvrir ma valise pour prendre des vêtements de rechange. Je l'avais verrouillée à New York, avec le très subtil code "000" et là impossible de la rouvrir. J'ai essayé les 999 combinaisons possibles une par une, deux fois, et à deux heures du matin, épuisée et ayant rajouté à l'humidité ambiante par une généreuse rasade de larmes, j'ai été me coucher. Sur un matelas nu, sans draps ni oreillers, qu'Ariane avait déjà rendus(elle devait rendre la chambre tôt le lendemain matin), vêtue donc de sous-vêtements mouillés et de vêtements trop petits d'Ariane. Bref, un bon début de vacances.

Ce matin j'ai du traverser le quartier de Georgetown pieds nus pour accéder à un serrurier (souvenez-vous, j'avais cassé mes tongs la veille et mes chaussures de rechange étaient… à l'intérieur de ma valise), qui pour dix dollars, a coupé les languettes en métal de ma valise qui se coinçaient dans le cadenas, avec une mini scie tronçonneuse rotative. Je vais bricoler des tirettes avec du fil à broder, mais on dirait que je suis au moins temporairement sortie d'affaire. j'ai ouvert ma valise en pleine rue pour sortir mes claquettes en plastiques et j'ai donc de nouveau des chaussures, hourra !

Inspection des dégâts dans mon sac à dos : mon livre de comptes est illisible sur la partie supérieure, mes enveloppes gondolées. Heureusement, je n'avais pas encore écris mes cartes postales et quand elles seront sèches cela ne se verra plus qu'elles ont été mouillées. Ma boîte de médicament ressemble à de la bouillie et mon édition spéciale des Quatre Filles du Dr March achetée à Concord a vu des jours plus secs (50 premières pages gondolées et couverture un peu râpée mais heureusement, ce livre est un pavé) mais globalement ça aurait pu être pire. Mes vêtements d'hier ayant encore été tout trempés, Ariane m'a prêté un short riquiqui et deux gilets que je porte superposés : l'un est long mais hyper décolleté, l'autre m'arrive à peine au nombril mais cache ma poitrine. Je n'ai pas de soutien-gorge car il était trempé aussi... Bref, je vais aller me changer discrètement dans les toilettes de la bibliothèque universitaire de Georgetown maintenant que j'ai de nouveau accès à mes affaires. Je suppose qu'en lisant ceci vous êtes en plein fou-rire. Vous avez bien raison. J'ai passé une nuit recroquevillée sur un matelas, les cheveux trempés, à grelotter, et maintenant, je meurs de chaud avec mes deux gilets sur le dos.

Mais je crois que tout finit à peu près bien pour l'instant. Ariane a cru qu'elle avait perdu ses clés ce matin et on a retourné sa chambre pendant 20 minutes pour se rendre compte qu'elles étaient sous un bête sachet plastique. Voilà, je pense qu'en une soirée, on aura épuisé tout notre quota de malchance pour le séjour.

 Jusqu'à la lune et retour,

votre Bouboune


My suitcase Anna got stucked and its lock had to sawed away, and meanwhile I got stuck shoeless and absolutely soaked by ferocious rain in D.C., freezing for a night on a bare mattress before finding a locksmith while barefoot, wearing borrowed, too short clothes. It now seems hilarious. It truly wasn't on the moment. But hey, that's the kind of travel moment everyone loves to rave about when they're back home, no ?

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